On cueille la rose blanche Vierge encore et sans souillure Comme une fillette pure Qui communie le dimanche A la messe de la vie Paradis de nos envies L'âme en quête d'infini On cueille la rose blanche On cueille la rose rose Le corps fiévreux d'imprudence Sur l'herbe de l'innocence Que nos printemps nous proposent Quand l'amour nous tend la main Que le cœur joue son destin Enivré de son parfum On cueille la rose rose On cueille la rose rose On cueille la rose rouge Couleur sang coagulé Comme au front d'un suicidé Dont plus rien ne vit et bouge Imprudent et aveuglé Indifférent au danger De la course des années On cueille la rose rouge On cueille la rose noire Lorsque le rêve s'éteint Qu'il ne nous reste plus rien Que les fleurs de la mémoire Entre les pages jaunies Du livre de notre vie Cœur battant au ralenti On cueille la rose noire Blanche noire rouge ou rose La fleur comme la jeunesse Vit le temps d'une caresse Puis se fane à peine éclose La rose comme l'amour Atteint vite son détour Elle vit au jour le jour Le temps que vivent les roses Le temps que vivent les roses Le temps que vivent les roses Le temps que vivent les roses