Nous eûmes tant de printemps Et la joie des enfants, encore libres Il me semble aussi que nous avons gouté De merveilleux étés, oui nous avons été Quand l'ombre rousse de l'automne A embrassé nos épaules étonnées Nous avons refusé et nous avons lutté Oh mon amour, je lève mon verre à l'hiver La vie et un feu et un sang qui consume, Qui réchauffe comme ces alcools forts Qui repoussent le chagrin à demain Et puisqu'il faut bien vivre il nous faut bien aimer Dans ce film muet, noir et blanc Comme le temps me parait lourd, me parait lent maintenant Cependant juste avant le recommencement Oh mon amour, je lève mon verre à l'hiver Oh mon amour puisque cette eau de vie nous fait bien vivre encore À l'hiver C'est la saison des grands arbres comme morts Et des plaines neigeuses assourdies, arrondies, ténébreuses Cette eau de vie nous donne encore nos joies et nos amours Pour nous dire Non, non, non, non, vous n'êtes pas morts Que cette eau de feu nous triomphe du froid Quelque temps encore Oh mon amour Au cur de ce grand froid Je t'aime encore Oh mon amour Je lève mon verre à l'hiver Je lève mon verre à l'hiver