Barre-toi casse-toi je t’ai dit Qu’est-ce qui te faut de plus? T’en n’as pas vu assez? Et arrête de me regarder comme ça T’as rien écouté t’as rien compris Comment je dois te le dire pour que ça imprime? Écoute pauvre conne Je suis pas quelqu’un de bien je suis pas une belle personne Je suis une sale bête une bouteille de gaz dans une cheminée Et je vais finir par te sauter au visage si tu t’approches trop Comme ça a fait avec les autres Mais tu sais pas de quoi tu parles j’ai essayé ça sert à rien On change pas on change jamais et quand bien même De toute façon ici y a pas de deuxième chance on n’efface pas les ardoises Me dis pas que t’es pas au courant T’as pas vu? C’est imprimé partout dans les journaux Sur les écrans dans le regard des gens C’est même écrit en grand sur les immeubles la nuit Quand les gens biens comme toi sont endormis C’est marqué en rouge: "Tu nais comme ça tu vis comme ça tu canes comme ça Seul à poil face à ton reflet avec ton dégout de toi-même ta culpabilité et ton désespoir Comme seuls témoins" Non crois-moi tu veux vraiment pas que j’aille plus loin Parce qu’au mieux ça t’empêchera de dormir au pire ça te donnera envie de me cracher à la gueule Alors avant que je me transforme encore une fois Pars en courant fuis-moi comme le choléra Non j’ai braqué personne planté personne buté personne Mais je suis un voyou c’est comme ça qu’on dit tout simplement J’ai fait des choses que je regrette suffisamment Suffisamment pour y penser tout le temps Je pourrais te donner un million de bonnes raisons pour qu’on m'attrape qu’on me casse les genoux et qu’on me cloue au pilori Et si un jour on vient me chercher je résisterai pas je sortirai les mains sur la tête sans faire d'ennuis Mais avant que ça arrive je voudrais que tu saches que j’ai compris que je passe mes nuits entre cachetons et insomnies Et que je vais me battre pour reconstruire un apprenti repenti et tant pis si ça me prend toute une vie Pardon? Que je parle un peu moins fort? Ah on vous dérange en fait merde… Et bah si on te dérange tu te casses ou sinon tu fermes ta gueule Tu regardes ton assiette et tu nous fous la paix Cinq minutes le temps que je termine Tu peux faire ça? Qu’est-ce qu’il y a? Ça te gêne qu’on te coince comme ça devant tout le monde? Bah ouais c’est chiant je comprends mon gars Mais dis-toi que t’as de la chance toi toi t’es né bien comme il faut T’es solide t’es cohérent tu mets personne mal à l’aise dans les restaurants Tu dors bien sur tes deux oreilles t’es un bon petit français t’es beau t’es bien Comme un magazine de déco comme une maison témoin Ça t’arrive pas ces choses-là hein? Tu vois absolument pas de quoi je parle Et bah ouvre pas trop la porte de ton placard alors tu pourrais être surpris Ça va te faire tout drôle le soir où les choses que tu pensais avoir enfouies Te font savoir qu’en fait elles étaient là juste là planquées sous le tapis Elles sortent une main puis te plantent une seringue dans le pied avant de disparaitre Et alors là ça te prend à la gorge comme des odeurs d'ammoniaque Ça te colle des sueurs froides t’as les dents qui claquent Non je me calme pas je me calme pas il sait pas ce que c’est lui D’être un crevard d’être mal foutu d’être une crasse un pantin D’être le terrain où le bien et le mal s’affrontent il sait pas ce que c’est Non j’ai braqué personne planté personne buté personne Mais je suis un voyou c’est comme ça qu’on dit tout simplement J’ai fait des choses que je regrette suffisamment Suffisamment pour y penser tout le temps Je pourrais te donner un million de bonnes raisons pour qu’on m'attrape qu’on me casse les genoux et qu’on me cloue au pilori Et si un jour on vient me chercher je résisterai pas je sortirai les mains sur la tête sans faire d'ennuis Mais avant que ça arrive je voudrais que tu saches que j’ai compris que je passe mes nuits entre cachetons et insomnies Et que je vais me battre pour reconstruire un apprenti repenti et tant pis si ça me prend toute une vie Comment est-ce que tu peux penser que tu tiens à moi Si moi-même j’y tiens pas? Pourquoi tu dis que tu m’aimes alors que moi-même je me déteste? Pourquoi t’es là? Pourquoi tu restes? Comment est-ce que tu peux penser que tu tiens à moi Si moi-même j’y tiens pas? Pourquoi tu dis que tu m’aimes alors que moi-même je me déteste? Pourquoi t’es là? Pourquoi tu restes? Non pas ce soir pas ce soir laisse-moi s’il-te-plait Non je veux pas y aller je veux pas rentrer je veux pas dormir Et surtout non je veux pas parler Ce soir je veux juste hurler j’ai besoin d’ouvrir les vannes tu comprends De tout lâcher comme un puceau qui ment De hurler mes mots pesants avec ma voix d’adolescent qui a jamais mué De hurler ma peur de l’abandon ma recherche frénétique d'attention Mon besoin de reconnaissance en permanence comme un chien des caresses Mes tentatives désespérées de me faire passer pour un mec que je suis pas Et que je serai probablement jamais De hurler mon absence de courage ma cruauté ma politesse maladive mon optimisme débile Mon zèle dangereux mes réflexes à la con mes accès de colère ma culpabilité bidon Ma sexualité en vrac et mes fantasmes tordus De hurler ma peur panique des autres ma mesquinerie sournoise mes regrets mes erreurs Mes névroses mes obsessions mes méta obsessions Ma phobie de la douleur de la perte du suicide de la dépression Une tête de déporté Dans ma bouche comme un gout de sang Et des murs sales autour de moi J’ai l’impression d’être en HP je me fais cogner par mes regrets Ma santé mentale me fait des doigts Il faut que je sorte de dégrisement Que je récupère ma vie d’avant mais à quoi bon prendre un ticket? Si c’est pour me faire crosser par des conards sans âme et sans valeurs À quoi bon se forcer à tricher? J’appréhende le "Encore toi?" de ma mère Et le regard effrayé de mon frère Y aura personne pour m’épauler à part le sourire de l’épicier Lui acheter 2-3 pierres Avant de passer la nuit dehors avec haine rage et remords Et t’inquiète pas je perds pas le nord Même si l’autre dit partout que je vaux pas mieux qu’un voyou Elle a ressorti les vieux dossiers et rien à foutre Que je lui répète qu’elle sait pas tout Je te parle pas de ceux qui font pas mieux Ceux pour qui ça fait longtemps que mon nom est devenu tabou Et quand je suis là ils font semblant alors qu’en vrai ils rêveraient de me tordre le cou Faut dire que les mensonges ont pas arrangé le coup Les langues de pute en ont fait tout autant C’est jamais tout le temps noir ni tout le temps blanc Malgré ça même si je suis dépassé que je dors plus J’essaie de tirer des nouveaux plans De quoi me refaire reprendre de l’air de l’altitude Trouver une fille bien et sortir de ma brume Peu importe ce que tu m’opposes Je ferai mes armes tout seul Je veux qu’on me parle bien et qu’on m’estime Pour ce que je suis éviter à tout prix Ce modèle de défaite qu’on m’a prescrit Car quoi de pire que ce putain de trio Métro boulot dodo Quand t’as déjà pensé à la fin? Mais t’acceptes pas de voir le monde tourner sans toi Même si parfois tu sais très bien Que t’en es pas très loin Y a pas de saints ici-bas non Juste des mecs comme toi et moi Qui veulent tromper le Tout-Puissant Sous des apparences de vauriens vraiment pas séduisants On fait quoi? On crame chaque jour comme des condamnés Parce qu’on a tous peur du jugement dernier Non j’ai braqué personne planté personne buté personne Mais je suis un voyou c’est comme ça qu’on dit tout simplement J’ai fait des choses que je regrette suffisamment Suffisamment pour y penser tout le temps Je pourrais te donner un million de bonnes raisons pour qu’on m'attrape qu’on me casse les genoux et qu’on me cloue au pilori Et si un jour on vient me chercher je résisterai pas je sortirai les mains sur la tête sans faire d'ennuis Mais avant que ça arrive je voudrais que tu saches que j’ai compris que je passe mes nuits entre cachetons et insomnies Et que je vais me battre pour reconstruire un apprenti repenti et tant pis si ça me prend toute une vie