Il y a des villes tristes
 Où les pauvres touristes
 Font des nez longs comme ça
 D'vant les monuments.
 Ils s'ennuient en visite
 Et désirent vite vite
 Partir pour des lieux plus charmants,
 Mais moi qui ne trouve pas les musées amusants,
 Mais moi qui fut toujours enn'mi des monuments,
 J'connais une ville charmante féodale, familière
 Qui joint la jeune gaîté au goût des vieilles pierres.

 Joyeuse cité,
 Celle de Carcassonne
 Hiver comme été,
 Enfants et grandes personnes,
 Ils vont danser l'bee-bop
 Et c'est gentil comme tout
 Devant ces vieux murs.

 Mon cœur en frissonne.
 Au lieu des armures,
 Des airs de jazz résonnent.
 Ils vont danser l'bee-bop et c'est un succès fou.
 Dans les donjons, y a des trombones heureux
 Qui soufflent des chansons pour les cœurs amoureux
 Et, jusqu'au fond des vieux machicoulis,
 On entend, jour et nuit,
 Des cris, des cris...

 Joyeuse cité,
 Cité de Carcassonne
 Hiver comme été,
 Enfants et grandes personnes,
 Ils vont danser l'bee-bop,
 Et c'est un succès fou.

 Parfois une valse tendre,
 Le soir, se fait entendre.
 On la danse à trois temps, pas pour longtemps.
 Le style de cette danse,
 Malgré son élégance,
 Déplaît à tous les habitants.
 Mais moi qui suis comme eux, qui n'aime pas les trois temps,
 Qui préfère, c'est curieux, les airs de notre temps,
 Je trouve à Carcassonne la joie de tout mon être
 Et quand je suis là-bas, je sens mon cœur renaître.

 Danse, danse, danse en cadence,
 Carcassonne danse,
 Danse, danse,