Je tuerai la pianiste Pour ce qu'elle a fait de moi Chaque jour de ma vie Chaque semaine, chaque mois Et je mordrai sa joue Qui un jour fut à moi Sur le piano de ses nuits Sur le piano de ses draps Je tuerai la pianiste Afin que l'on sache Que quelque chose existe Je tuerai la pianiste Afin que l'on sache Que la vie d'artiste N'est pas rose, n'est pas sans tache Comme un navire qui tangue Qui rend ses attaches Je tuerai la pianiste Afin que l'on sache Que quelque chose existe En dehors de ça Quand elle avait vingt ans La foule à ses pieds Sous les lambris dorés Qu'elle jouait Mozart, Chopin Je tuerai la pianiste Qui n'a pas su m'aimer Dans la chambre, je pleure Où l'amour se cache Je tuerai la pianiste Afin que l'on sache Que quelque chose existe Et quand ce sera fait Que le jour sera levé Sur le satin de ses méfaits Comme une pierre soulevée Où grouille la vermine Dans le champagne et les caviars Dans son manteau d'hermine On pourra la voir, le corps abîmé En haut de sa baignoire Blanche comme un lys Je tuerai la pianiste Pour ce qu'elle a fait de moi Chaque jour que Dieu fait Chaque semaine, chaque mois Et quand ce sera fait Que le jour se lèvera Par l'entrée des artistes Quand on saura que c'est moi Alors je m'en irai Je la couvrirai d'or Alors je m'en irai Je tuerai la pianiste Pour ce qu'elle a fait de moi Chaque jour de ma vie Chaque semaine, chaque mois Et je mordrai sa joue Qui un jour fut à moi Sur le piano de ses nuits Sur le piano de ses draps Je tuerai la pianiste Afin que l'on sache Que quelque chose existe Je suis un indien Je suis un apache Je suis un indien Je suis un apache Auquel on a fait croire Que la douleur se cache Je suis un apache Je suis un indien Auquel on a fait croire Que la montagne est loin Je tuerai la pianiste Je tuerai la pianiste Je tuerai