Une maison un jardin Un pot d'fleurs un p'tit copain Un boulot qui sert à personne Et puis des pilules pour ton chien T'as vu c'qu'on a prévu pour toi sûr t'auras tout le nécessaire Un chemin qui va droit tracé Pour la maison d'retraite Dans ma bagnole dans le trafic Faudrait oublier la panique Paranoïa dans les cerveaux Paranoïa dans les métros Paris toute nue sous les étoiles Qui r'ssemble à rien qu'à faire la malle De l'autre côté de l'Atlantide Histoire d'aller défier le vide Funambule entre les grattes ciel Je défie les mirages Les avions d'chasse et les soleils L'accoutrement est l'apanage Des sociétés sous vide Des amours de supermarchés Mais la meute est avide Du rien qu'on lui promet Est-ce que tu vois le printemps? Moi je ne vois rien venir Dis-moi est-ce que tu l'entends? La grande dépression qui arrive J'vois des champignons sur la mer Des araignées sur l'hémisphère La lune est blues et les surfeurs Ont les trajectoires du bonheur Bali Paris on se ressemble Pas vu pas pris dans l'ambulance Les filles ont les gueules de traversières Etendez-moi dans vos campagnes Crucifiez l'être et le paraître Dis où on va toi le sais-tu Sûr des océans perdus Navigateur au gré des vents Je marche nu sur des torrents Les pirates ne me font pas peur Depuis que je t'ai dans le cœur Tu sais moi je vois des printemps A chaque môme qui crie sa rage A chaque bagnole qu'on brûle A chaque mot tendre qu'on dit A chaque idiot du village Qui trouvera sa Marguerite A chaque fois qu'un bout de pierre Parvient à sortir de l'éclipse Est-ce que tu vois le printemps ? Celui qui met nos terres au soleil Dis-moi est-ce que tu l'entends ? Du bourgeon oui la fleur qui sommeille Est-ce que tu vois le printemps ? Celui qui fait couler les ruisseaux Dans les flots des océans Faut remettre les compteurs à zéro Plus l'droit d'rouler à 55 Plus l'droit d'fumer dans les cafés Plus l'droit d'être bourré à la rue Plus l'droit d'se balader tout nu Plus l'droit de passer la frontière Plus l'droit de boire dans les rivières A chaque coin drue un péage A chaque merde son emballage Plus l'droit de faire l'amour dehors Plus l'droit des feux sur la plage Plus l'droit de chanter les métros Plus l'droit de se trouver un boulot Plus l'droit d'aimer les filles des rues Plus l'droit que de fermer sa gueule Plus l'droit que de finir tout seul Tout droit dans le cercueil Dans cette insignifiance autour Dans ce marché aux idioties Dans les travers de qui on est Dans le pervers des libertés Dans la thèse et dans l'antithèse Dans la chaleur rouge des braises Dis-moi quand tu regardes Au fond des horizons du mauvais temps Est-ce que tu vois le printemps? Celui qui met nos terres au soleil Dis-moi est-ce que tu l'entends? De la fleur y a l'épine qui sommeille Est-ce que tu vois le printemps Celui qui fait couler les ruisseaux Entre les doigts les torrents Oui c'est sûr qu'ils sont ivres nos bateaux. Est-ce que tu vois le printemps? Nos amours que l'on jette en pâture Dans les flots des océans Les lettres restent mortes littératures