J'ai dû me tromper de rendez-vous. Les héros ne sont plus parmi nous. Les derniers titans sont partis Pour un ailleurs Meilleur. Tant pis. De jour en jour on raccourcit La distance de New York City, Paris. On grignote petit à petit Sur le court instant qu'on a mis Pour aller d'hier, D'hier... à aujourd'hui. On rétrécit, on rétrécit : Méfions-nous des fourmis. Les combats d'un lion et du vent, D'un roi du Rif, d'un président, C'était il n'y a pas si longtemps Mais c'était du temps des géants. Sur cette planète où je vis, Mon pays n'a plus d'ennemi, Mon pays n'est plus un pays. De jour en jour, on rétrécit, On rétrécit, on rétrécit : Méfions-nous des fourmis. Traitez-moi de ce que vous voudrez : Facho... nazi... phalo... pédé... En plus je tendrai l'autre joue. Les héros ne sont plus parmi nous. J'ai dû me tromper de rendez-vous, J'ai dû me tromper de rendez-vous. On rétrécit, on rétrécit : Méfions-nous des fourmis. Quand paraîtront Les quatre avions, L'Apocalypse, J'aimerais Qu'ils aient, Ce serait plus gai, Un rien de strass sur leurs hélices, Nous des paillettes autour des yeux, Une plume au cul pour faire sérieux, Quand sautera le feu d'artifice. On rétrécit, on rétrécit : Méfions-nous des fourmis.