Sauv'moi... Sauv'moi la vie.

 Mais foutez-moi la paix,
 Je n'suis pas Jésus-Christ.

 Je suis le fils de Ferdinand,
 Le roi des ébénistes
 Et le plus grand truand
 De la basse corniche.
 Ma mère était starlette
 Et chantait des chansons
 Dans des tavernes à bière
 Où beuglait la légion.

 Sauv'moi... Sauv'moi la vie.

 Je suis né dans un port,
 Très loin de Galilée,
 Au Grand Hôtel du Nord
 Qui louait des meublés.
 Mon père, pour fêter ça,
 A vidé trois barriques
 Et s'est tiré quinze ans
 Dans les armées d'Afrique.

 Sauv'moi... Sauv'moi la vie.
 Sauv'moi... Sauv'moi la vie.

 Mais laissez-moi tomber :
 Je n'suis pas Jésus-Christ !

 J'ai grandi à Marseille
 Tout au fond du Panier.
 J'ai suivi à merveille
 Les voyous du quartier.
 Mes idées politiques
 Sont assez progressistes.
 Je sais semer un flic
 Et voler les touristes.

 Sauv'moi... Sauv'moi la vie.
 Sauv'moi... Sauv'moi la vie.

 Mais foutez-moi la paix :
 Je n'suis pas Jésus-Christ !

 Imaginez la tête
 Que f'rait l'humanité
 Si j'arrive en prêchant :
 "Mes frères il faut s'aimer."
 Imaginez surtout,
 Il faut être sérieux,
 Le pape en apprenant
 Qu'le nouveau fils de Dieu...

 C'est le fils de Ferdinand,
 Le roi de ébénistes
 Et le plus grand truand
 De la basse corniche,
 Qu'ma mère était starlette
 Et chantait des chansons
 Dans des tavernes à bière
 Où beuglait la légion.

 J'ai grandi à Marseille,
 Tout au fond du Panier.
 J'ai suivi à merveille
 Les voyous du quartier.
 Mes idées politiques
 Sont assez progressistes.
 Je sais semer un flic
 Et voler les touristes.

 Je suis le fils de Ferdinand.