Quatre cents enfants noirs Dans un journal du soir et leur pauvre sourire Ces quatre cents visages А la premiиre page, m'empкchent de dormir Toi, tu dors prиs de moi, heureuse, et je le sais Tu dors comme autrefois, moi aussi je dormais Si la nuit est venue, pourtant Paris n'est plus Qu'un effrayant silence J'attends que le jour vienne, j'attends que l'on йteigne J'attends qu'un oiseau chante, qu'un oiseau chante Quatre cents enfants noirs Sans manger et sans boire, avec leurs grands yeux tristes Ces quatre cents priиres Dans un hebdomadaire, rappellent qu'ils existent Toi, tu dors malgrй tout, de ton sommeil heureux Tu dors et tout а coup, je suis seul avec eux Le soleil s'est levй, l'arroseur est passй А Paris c'est dimanche Ceux qui veillaient s'endorment, ceux qui dormaient s'йtonnent Quelque part rien ne change, rien ne change, rien ne change.