Ma pauvre terre, tu n'es plus rien Que ma misère et mon chagrin Et l'herbe verte dans le grand champ Est couverte de ciment Et la fontaine est asséchée Notre plaine éventrée Car ils ont construit une prison Sombre et grise en béton Mon pauvre père, s'il vivait En serait mort, mort de regret Sa pauvre terre, son dernier lit Là où ma mère dort près de lui C'est la prison des orphelins Et moi son fils, moi qui n'avais rien Que cette terre qui était à moi J'ai grandi là dans l'orphelinat Ma pauvre terre, le temps passé N'a pu me faire tout oublier J'ai dans la bouche un goût amer Dès que je touche un peu de terre J'ai dans la bouche un goût amer Dès que je touche un peu de terre