Ce matin, ça va être comme tous les matins
Je vais fermer la fenêtre pour faire taire le chagrin
Même s'il fait trop chaud, je préfère la chaleur
À ce bruit, son écho qui surgit de l'horreur

Ce matin, je vais mettre très, très fort la musique
Ce matin, comme toujours, mes oreilles ferment boutique
Ce matin, je vais encore me lover dans ma peur
C'est beaucoup plus facile que d'affronter ses pleurs

Ce matin, j'entends rien
Ce matin, je ne vois rien
Comme tous les voisins
Comme tous les voisins

Ce matin, j'entends rien
Ce matin, je ne vois rien
Comme tous les voisins
Comme tous les voisins

Cet aprèm, je vais sortir, j'en profite, c'est samedi
Et puis je vais revenir quand tout sera fini
Cet aprèm, je vais me changer les idées loin d'ici
Cet aprèm, je vais être lâche comme tous les samedis

Et comme tous les dimanches, comme tous les autres jours
Je ne vais pas y penser, fermer à double tour
Mon courage de parler ou de faire quelque chose
Oublier d'être humain, c'est pas mes ecchymoses

Cet aprèm, j'entends rien
Cet aprèm, je ne vois rien
Comme tous les voisins
Comme tous les voisins

Cet aprèm, j'entends rien
Cet aprèm, je ne vois rien
Comme tous les voisins
Comme tous les voisins

Et ce soir, je vais le croiser, je vais baisser mon regard
Et ce soir, peut-être pire, je vais peut-être lui dire bonsoir
Et ce soir, je ne vais pas appeler la police
Oui, ce soir, je vais tout faire pour que ma vie soit lisse

Pour que ma vie soit lisse
Oui, ce soir, j'entends rien
Ce soir, je ne vois rien
Comme tous les voisins
Comme tous les voisins

Oui, ce soir, j'entends rien
Ce soir, je ne vois rien
Comme tous les voisins
Comme tous les voisins

Et ce matin, j'ai appris que tout était fini
Que la mort est passée dans le lit au-dessus de mon lit
Qu'un salaud a gagné, que l'innocence a crevé
Et ça, sûrement, parce que j'ai pas parlé

Et parce que j'entends rien
Parce que je ne vois rien
Comme tous les voisins
Comme tous les voisins

Parce qu'on n'entend rien
Parce qu'on ne voit rien
Comme tous les voisins
Comme tous les voisins