Le soleil en contre-jour Ça et là quelques contours Quelques ombres floues, noir et or L'odeur sucrée des glycines La douceur que l'on devine Menaçante comme l'eau qui dort Il lui disait dans un souffle Qu'il voulait ce qu'elle voulait Elle le voulait plus près d'elle Il lui disait dans un souffle Gentiment, comme à regret Qu'il ne fallait pas qu'elle l'aime Un murmure, à peine un souffle Pour éteindre le feu qui naît Ou pour incendier les veines Dans la bouche un goût de cendre Combien d'années à attendre Que les souvenirs s'évaporent ? Combien d'années de mort lente ? Pour qui remonter la pente ? Esclave en son âme, en son corps Il lui disait dans un souffle De ne pas l'abandonner De le garder sous son aile Elle répondait dans un souffle Les toujours et les jamais De la passion qui déferle Quelquefois les hommes qui souffrent Préfèrent les lieux tempérés Les tons gris ou bleu pastel Comme ces fleurs bardées d'épines Sa douceur est assassine Éloignez de vous l'eau qui dort Quand arrive la fin du jour Regrette-t-il les amours Aux couleurs de feu, noir et or ?