Aujourd'hui j'ai quinze ans Paraît que tout va bien dans ma vie En vrai j'fais semblant Mais j'm'accroche et j'respire J'fais partie de ces jeunes perdus Souriants par politesse Entourés mais pourtant si solitaires Quinze ans de vie Trente ans de larmes Versées dans le noir Quand le silence blessait mon âme Plutôt banal pour une gosse de mon âge Le coeur balafré de rage J'aimerais pouvoir vivre en marge Cette vie de merde N'a que le goût d'un somnifère Mais j'me dois de les rendre fiers Eux qui me croient si solidaire Si vous saviez, seule dans ma chambre Comme je souffre J'ai le mal de l'ado en manque À bout de souffle Eux ils sont forts Moi je ne suis rien Rien qu'un môme en tort Face à l'adulte, je le sais bien Ne rabaissez pas un jeune Qui peut paraître à l'abri Car vos mots le pousseront À mettre un terme à sa vie, je veux Je veux partir pour mieux revenir Et devenir quelqu'un Quelqu'un de bien Parce que je reviens de loin, je veux Je veux partir pour mieux revenir Et devenir quelqu'un Au nom des jeunes incompris Qui luttent contre eux-mêmes Au nom de ceux qui savent Combien nos vies sont malsaines Toujours sourire Et faire semblant de s'aimer Mais dans le fond on se déteste On aimerait pouvoir céder Pourquoi l'adulte ne sait pas ce que je sais ? Pourquoi me prend-il pour une môme Quand il croit me renseigner ? Pourquoi m'empêcher De grandir avec mon temps ? Pourquoi me faire croire Que la vie n'est qu'une suite de bon temps ? Ne vois-tu pas Sur mon visage comme j'ai mal ? Comme je ne te crois pas Quand tu me parles d'espoir ? Ne vois-tu pas Cette ambition qui me ronge ? Cette envie de faire partie de ceux Qui ont marqué le monde ? Selon vous je vois trop haut J'ai des envies démesurées Arrêtez de voir trop bas Ne cherchez pas à me tuer Laissez-moi libre Sur Terre et dans ma tête Vous êtes faibles donc ne faites pas de moi Ce que vous êtes, je veux Je veux partir pour mieux revenir Et devenir quelqu'un Quelqu'un de bien Parce que je reviens de loin, je veux Je veux partir pour mieux revenir Et devenir quelqu'un Hôpital d'Orsay, 1995 J'étais en train d'agoniser Moi je n'ai pas osé le flingue Tout en douceur J'ai gobé mes cachets En douceur, je partais Me cacher tout là-haut Mélanie Petite fille fière et bonne élève A tenté de fuir la vie Un goût de somnifère sur les lèvres Mélanie Si forte aux yeux des gens Marquée à vie Par son trop-plein d'intelligence Les jeunes comme moi Savent que nous ne sommes pas comme eux Peut-être que l'on en sait trop Peut-être que l'on ne vaut pas mieux Mais ce qui est sûr C'est qu'on voudrait devenir quelqu'un Quelqu'un de bien Parce que nous repartons de rien Et peut-être qu'un jour On pourra regarder nos mères Et leur dire : « Pardon De ne pas avoir su te rendre fière » P.S. Ce que j'ai fait s'appelle une T.S Pour certains un S.O.S Pour d'autres une preuve de faiblesse, je veux Je veux partir pour mieux revenir Et devenir quelqu'un Quelqu'un de bien Parce que je reviens de loin, je veux Je veux partir pour mieux revenir Et devenir quelqu'un Quelqu'un de bien Parce que je reviens de loin, je veux Je veux partir pour mieux revenir Et devenir quelqu'un Quelqu'un de bien Parce que je repars de rien (De rien) (De rien) De rien (De rien) (De rien) De rien (De rien) De rien (De rien) Parce que je repars de rien (De rien)